1.7.1 « Les démarches entreprises ne tardèrent pas à porter leurs fruits. »
—Tadeusz Łepkowski, élève. Une école libre polonaise en France occupée (2012), d’après Wolna szkoła polska w okupowanej francji (1990).
Dès 1924, des enseignants polonais entreprirent des démarches en vue de l’ouverture en France d’un établissement d’enseignement secondaire destiné à la nouvelle immigration, qui était une immigration de travail, principalement ouvrière, et qui se chiffrait déjà, en décembre 1924, en centaines de milliers de personnes.
L’Union des enseignants polonais de France, fondée le 15 avril 1925, en exprima le souhait sans équivoque : « Étant donné qu’il se trouve, parmi les enfants de nos 500 000 immigrants, des éléments méritants, l’Union des enseignants polonais de France estime nécessaire la fondation d’un établissement d’enseignement secondaire. » Au nom du comité directeur de l’Union, son président Więcek adressa le 2 mai 1929, de La Madeleine (département du Nord), aux consulats de Pologne en France une lettre les informant que les enseignants polonais avaient pris, lors de leur congrès de 1928, une telle résolution. « Nous avons émis des vignettes destinées à faciliter la collecte de fonds par les immigrants[…]
Nous souhaitons que tous les Polonais sans exception, quelles que soient leurs convictions sociales, prennent part à cette action. »
L’initiative ne fut pas couronnée de succès mais ne resta pas non plus sans écho. La congrégation des Pallotins (Societas Apostolatus Catholici), très implantée dans les milieux ouvriers et employés polonais, la relaya, avec une efficacité qui atteignit son maximum lorsque leur fut confiée, en 1937, la direction de la Mission catholique polonaise en France — en la personne d’un jeune prêtre débordant d’énergie et d’imagination, le père Franciszek Cegiełka. Les démarches entreprises ne tardèrent pas à porter leurs fruits. L’école devait ouvrir à Amiens en 1939. Soixante élèves avaient été admis, mais le déclenchement de la guerre entre la Pologne et l’Allemagne empêcha son inauguration, et le bâtiment fut entièrement détruit l’année suivante par un bombardement.