L’ombre funeste de la croix gammée
Dès sa prise de pouvoir en 1933, Hitler manœuvre pour agrandir « l’espace vital » pour une nation de la « race des seigneurs ». Traités et accords n’empêchent pas la militarisation du Reich et la revendication des territoires anciennement allemands ou présentant une communauté de sang et de culture : Rhénanie, Autriche, Sudètes. Et bientôt l’exigence de libre passage par le territoire polonais vers la ville libre de Danzig
Lorsque Adolf Hitler s’engage dans la politique, il reprend l’idéologie des penseurs pangermanistes. Il s’appuie sur la crise économique de 1929 pour arriver au pouvoir et appliquer les principes du nazisme résumés dans le slogan « Ein Volk, ein Reich, ein Führer » : un peuple, un empire, un guide.
Un peuple, c’est peuple aryen. La « race » aryenne est supérieure. Pour aboutir à une espèce humaine pure, elle doit supprimer les « races » inférieures, au premier plan les Juifs, et les communautés atypiques : homosexuels, tsiganes, handicapés…
Un empire, c’est le Lebensraum, l’espace vital indispensable pour que la race aryenne s’épanouisse. Former la « Grande Allemagne », à l’image du Saint-Empire romain germanique, et de l’Allemagne unie autour de la Prusse de 1870 à 1918. Le guide, c’est Hitler, bien sûr.
Dans son livre Mein Kampf (1924), Hitler annonce ses objectifs. D’abord, liquider les mesures anti-allemandes du traité de Versailles, recréer une armée allemande puissante, militariser l’Allemagne et les territoires allemands de la région rhénane. Ensuite, regrouper de gré ou de force autour du Reich allemand tous les peuples européens de culture germanique. Enfin, conquérir l’espace vital. Cette conquête devra être faite contre les Slaves (Polonais, Russes et Ukrainiens), mais aussi contre les Français.
Récupérer les territoires retirés à l’Allemagne à la fin de la Première Guerre mondiale (Prusse-Occidentale…) et passer sous le contrôle polonais est d’autant plus important que de nombreux Allemands vivent en Pologne.
Élu chancelier en 1933, Hitler engage son programme sous les yeux passifs des gouvernements européens.