5.2.1 « Les élèves s’acquittaient de leurs obligations sans zèle excessif. »
—Tadeusz Łepkowski, élève. Une école libre polonaise en France occupée (2012), d’après Wolna szkoła polska w okupowanej francji (1990).
Au lycée, la situation était identique à ce qu’elle était en Pologne avant-guerre : les prières collectives du matin et du soir étaient obligatoires, de même qu’avant les cours et les repas, ainsi que les cours d’instruction religieuse, l’assistance aux offices dominicaux, le service de la messe pour les garçons, la confession et la communion avant Noël et Pâques. Les élèves s’acquittaient de leurs obligations religieuses comme de quelque chose de naturel, consciencieusement, mais sans zèle excessif.
La génération des élèves-soldats, qui dominait les classes de lycée dans les deux premières années d’existence du lycée, avait toutefois du mal à accepter le schématisme des leçons de l’abbé Chechelski, auquel était préféré l’abbé Bozowski, surnommé Bozower, à l’esprit nettement plus ouvert.
Il y avait une proportion non négligeable d’élèves rebelles, anticléricaux, sceptiques, agnostiques, mais très peu d’incroyants ou d’athées déclarés. Certains se tenaient mal pendant la prière, faisaient l’école buissonnière pendant les cours d’éducation religieuse ou avaient de très mauvaises notes dans cette matière. Certains allèrent même jusqu’à refuser de passer l’épreuve lors du « petit bac », mais c’étaient des exceptions. Rares étaient les élèves hostiles au catholicisme, plus rares encore les athées, mais rares aussi étaient les élèves très pieux.
On allait volontiers à la messe le dimanche, car c’était l’occasion de manifester son patriotisme. Devant l’icône de la Vierge noire de la chapelle d’Ostrobrama de Wilno, on célébrait les fêtes religieuses traditionnelles sur un mode soit patriotique et larmoyant, soit folklorique et populaire.