Zaleski Zygmunt-Lubicz
— Professeur

27 septembre 1882, Klonowiec (distr. Radom, voïv. Kielce), professeur de polonais, fondateur et premier directeur du lycée.
Jeunesse
Zygmunt Lubicz-Zaleski nait le 29 septembre 1882 à Klonowiec-Koracz dans la région de Radom. Il est l’aîné des quatre enfants de Piotr Zaleski et Zofia Arkuszewska, une famille de propriétaires terriens faisant partie de l’élite intellectuelle du pays. Il passe ses jeunes années à Klonowiec, dans la petite propriété acquise grâce à la dot de Zofia et gérée par Piotr, qui est ingénieur agronome et souhaite que son fils puisse faire comme lui dans l’Empire russe. Piotr se fixe comme tâche d’élever ses enfants dans l’amour et l’attachement à la Pologne et dans le respect des valeurs d’honnêteté et de noblesse. Zofia est pianiste et c’est d’elle que Zygmunt hérite du goût de la musique.
À l’initiative de Zofia, la maison et les terres sont vendues pour que la famille s’installe à Radom. Zygmunt trouve ses parents sévères et exigeants, mais les principes qu’ils lui transmettent l’accompagnent tout au long de sa vie. Un accident sérieux marque son enfance : il se casse la jambe à cause d’une mauvaise chute de cheval. Malgré les efforts des médecins, il ne s’en remet jamais tout à fait et boite toute sa vie. Cette infirmité fait qu’élevé en véritable patriote, il ne peut jamais combattre pour la Pologne autrement que par sa parole et par sa plume.
Zygmunt s’intéresse beaucoup à l’art. Depuis l’enfance, il envisage de devenir pianiste, mais pour son père ce n’est pas un vrai métier puisqu’il ne permet pas de gagner d’argent. Il a d’ailleurs d’autres projets pour son fils. Zygmunt le respecte beaucoup et ne veut pas le décevoir. Après d’âpres négociations, il s’inscrit à l’école polytechnique de Varsovie en section ingénierie civile.
À partir des années 1880, les territoires occupés par la Russie connaissent une deuxième phase de russification. L’éducation en est le moyen privilégié. Cette politique se heurte à une forte opposition dans la population.
Élevé dans un esprit patriotique, Zygmunt se rapproche naturellement de l'Union des jeunes Polonais (ZET), qui réfléchit à l'avenir d'une Pologne indépendante. Avec quelques camarades, parmi lesquels Jan Purwin et Stanisław Gieysztor, ils s’organisent et se forment pour pouvoir agir. Zygmunt entraîne rapidement son jeune frère, encore lycéen à Radom, dans ses activités clandestines.
Zygmunt observe de près les influences extérieures sur la situation d'un royaume de Pologne sous tutelle russe. Il est très actif et son travail souterrain n’échappe pas à l'atttention des autorités. Au début de l’année 1905, tous ceux qui dirigent des activités visant à détacher le Royaume de Pologne de l’Empire russe sont arrêtés. Zygmunt se trouve parmi eux. Il est enfermé au Pavillon X de la Citadelle de Varsovie. C’est un lieu marqué par la souffrance et la mort. Depuis 1833, le pouvoir russe a transformé l’endroit en cellules destinées à regrouper les prisonniers politiques. Plusieurs centaines y sont exécutés, des milliers d’autres sont déportés et envoyés à l’exil. Pendant son internement, Zygmunt est renvoyé de l’université. Par chance, au bout de six mois, il retrouve la liberté et sa place parmi les étudiants. Il sait néanmoins qu’il peut être de nouveau arrêté à tout instant. Un ami haut placé de son père lui fait comprendre qu’il va être condamné à la déportation en Sibérie. C’est là qu’il décide pour la première fois de s’exiler.
Exils
Zygmunt Lubicz-Zaleski part avec son ami Jan Purwin pour étudier la philosophie à Berlin, puis à Munich. En 1908, il rentre au pays où il obtient un poste d’enseignant en histoire de la littérature polonaise dans plusieurs établissements, dont le lycée Konopczyński. Les autorités russes continuent d’observer ses moindres faits et gestes. Menacé d’être à nouveau arrêté, il est de nouveau contraint à l’exil. Il part pour Paris.
Âgé de 26 ans, déjà bien formé par son expérience, il se retrouve à Paris au milieu de jeunes Polonais éduqués, émigrés depuis peu en France. Il se lance dans de nouvelles études — qu’il réussit brillamment — à l’École des hautes études sociales. Il écrit un mémoire intitulé La lutte pour l’école polonaise. Il correspond avec plusieurs journaux en Pologne auxquels il envoie articles, analyses, mais aussi critiques littéraires consacrées à la poésie française, démontrant de grandes connaissances en cette matière. Il côtoie de nombreux artistes polonais, comme Tadeusz Makowski, Xawery Dunikowski ou encore Olga Boznańska. De Zygmunt, Dunikowski sculpte un buste, Boznańska peint plusieurs portraits, Makowski fait un portrait qui se trouve aujourd’hui au Musée National de Varsovie et illustre un tome de ses poésies intitulé Entre le rêve et l’orage.
Grande Guerre
Le 28 juin 1914, l’Archiduc austro-hongrois François-Ferdinand est assassiné à Sarajevo par des militants de la cause serbe. L’histoire s’accélère, c’est le début de la Première Guerre mondiale. Zygmunt Lubicz-Zaleski enseigne alors la langue polonaise à l’École des hautes études sociales. Il travaille aussi à l’École des langues orientales et vivantes. Il veut participer aux combats, mais son invalidité l’en empêche. Il entame donc un cycle de conférences et de cours destinés aux élites françaises sur la littérature polonaise, la culture, la situation politique. Il considère que la culture est la meilleure arme des Polonais, y compris pour ceux de l’émigration.
La France et la Russie sont liées depuis 1893 par un pacte militaire. Les intellectuels français ne peuvent s’imaginer une Pologne indépendante de la Russie, ce qui semble d’ailleurs impossible d’un point de vue politico-militaire. La seule solution est donc de convaincre les élites françaises que la Pologne et la Russie ne peuvent pas former un seul état, que ce sont deux nations distinctes. Zaleski s’y emploie et l’on dit à l’époque que c’est grâce à ses conférences que les Français peuvent redécouvrir la Pologne. L’armistice entre l’Allemagne et les puissances de l’Entente est signé dans le wagon de Retondes, près de Compiègne, le 11 novembre 1918.
Novembre… La Pologne indépendante commence à renaître. Le gouvernement populaire temporaire de la République de Pologne est établi le 7, avec Ignacy Daszynski à sa tête. Il suscite l’opposition des milieux centristes et de droite jusqu’au retour de Jozef Pilsudski de sa prison de Magdebourg. Le 18, Pilsudski prend la tête du pays et nomme le premier gouvernement d’union nationale avec Jędrzej Moraczewski à sa tête.
Le 18 janvier 1919, la Conférence de paix de Paris commence. Plus de vingt-sept états de la coalition victorieuse y participent. Une délégation de la Pologne nouvellement indépendante est conviée. Zaleski est invité par les nouvelles autorités polonaises à faire partie de leur délégation. Il est à la tête du service de presse, en charge de collecter des informations et d’informer l’opinion publique. Le 28 juin, le traité de Versailles est signé par l’Allemagne et les pays de l’Entente. Il instaure en Europe un nouvel ordre politique.
Maria Zdziarska-Zaleska
Maria Zdziarska-Zaleska nait en 1898 à Grotowice, à une centaine de kilomètres de Varsovie. Elle reçoit de ses parents une éducation patriotique et religieuse. Elle étudie d’abord à la Société de cours scientifiques, puis au département de médecine de l’université. N’ayant pas encore le baccalauréat, elle doit interrompre ses cours à l’université, passer d’abord son bac en 1916 et retourner en médecine à l’automne. Elle est une femme engagée, pleine d’énergie et voulant agir.
Pendant la guerre soviéto-polonaise (1919-1921), elle se bat lors de la défense de Lwów et participe aux combats pour la prise de Lida. Elle participe également, pendant la même période, aux trois insurrections contre les autorités allemandes en Haute-Silésie. Pour ses faits d’armes, elle est élevée au rang de sous-lieutenant et décorée de la Croix de la Valeur, de l’ordre Virtuti Militari de 5e classe et de la Croix de l’Indépendance avec épées. Dans ses Mémoires d’une femme médecin de bataillon — Sur les fronts de guerres méconnues, elle raconte dans un style direct comment elle a vécu ces combats dont les conséquences ont été décisives pour la Pologne, mais aussi pour l’Europe entière : si en 1920, les Polonais n’avaient pas repoussé l’Armée rouge devant Varsovie, l’Allemagne, alors affaiblie et démoralisée, aurait-elle pu contenir l’expansionnisme des bolcheviks ?
Les conflits finis, Maria regagne Varsovie et conclut ses études universitaires en 1923 par un doctorat en médecine. Elle exerce alors son métier de médecin dans les régions de l’est (actuelle Ukraine) et s’occupe entre autres d’enfants malades de la tuberculose. En 1924, elle se rend à Paris pour approfondir ses connaissances en pneumologie. Elle se rapproche de Zygmunt, qu’elle connait déjà. Ils se marient en 1925 et décident de rester à Paris. Ils ont quatre enfants qu’ils élèvent dans un esprit de patriotisme et de respect de la tradition : André, Pierre Casimir, Romain et Monique.
Entre-deux-guerres
Après la guerre, Zygmunt Lubicz-Zaleski essaie sans succès de faire ouvrir une chaire de langue polonaise à la Sorbonne. Il réussit toutefois à créer un réseau de cours dans de nombreux centres universitaires en France, notamment à Paris, Strasbourg, Nancy, Grenoble et Lyon, diffusant largement la langue et la culture polonaises. Il enseigne également la littérature polonaise à l’Institut d’études slaves.
Durant les vingt ans de l’entre-deux-guerres, il est particulièrement actif dans le domaine politique et dans la création littéraire. Il devient délégué pour la France du ministère polonais de l’Instruction publique, s’occupe d’étudiants boursiers, est correspondant pour les questions politico-culturelles. Il ne néglige pas sa propre formation : en 1927, il obtient un doctorat à l’université Jagellone de Cracovie ; en 1929 il est diplômé de l’université de Varsovie où il obtient le titre de professeur en 1935. Chaque année, il passe les vacances en Pologne et en profite pour y donner des cours.
Après son mariage, Maria Zaleska renonce à sa carrière de médecin. Elle s’occupe de la maison, de la famille et d’œuvres sociales. Elle continue quand même à s’intéresser à la médecine, participant à de nombreuses conférences de personnalités renommées. Le travail social l’occupe beaucoup : elle est membre du conseil de la Fédération interalliée des anciens combattants et de la branche féminine de la Fédération internationale des anciennes combattantes. Elle participe à de nombreux congrès en Pologne, aux États-Unis, au Portugal, en Tchécoslovaquie et en Roumanie. Elle est vice-présidente de l’Union cvivique des femmes au travail (Związek Pracy Obywatelskiej Kobiet), qui met en avant le rôle des femmes dans la société.
Déroutes
La Deuxième Guerre mondiale éclate le 1er septembre 1939 lorsque le IIIe Reich envahit la Pologne, bientôt accompagné par l’Union soviétique selon les termes d’un accord secret. La guerre trouve les Zaleski en vacances à Grotowice. Zygmunt part immédiatement pour Varsovie. Il veut savoir où il sera le plus utile. Maria se porte volontaire et se voit affectée à l’hôpital militaire de Rawa Mazowiecka. Grotowice devient un lieu de refuge pour de nombreuses personnes fuyant des combats qui n’empêchent pas la déroute.
Dès les premiers mois de 1940, Zygmunt prend contact avec le Gouvernement polonais en exil en France. Une fois de plus, il s’avère que c’est depuis la France qu’il pourra agir le plus efficacement : il connaît des gens influents et dispose d’un carnet d’adresses très utile. Début 1940, avec son fils André, il s’engage à pied dans un périple très risqué à travers les Carpates enneigées et la Slovaquie, jusqu’à la Hongrie, un visa français et le train pour Paris. André, très affaibli, contacte la tuberculose dont il mourra en 1943 dans un sanatorium d’Auvergne.
À la Drôle de guerre succède la bataille de France et une autre déroute. Suite à l’armistice du 22 juin, près des deux tiers de la France se trouvent sous occupation allemande. Le reste de la France est censé rester libre, c’est le début du régime de Vichy.
Assistance
De 1940 à 1943, date de sa déportation à Buchenwald, Zygmunt Lubicz-Zaleski joue un rôle primordial dans l’assistance aux Polonais en France. Il est d’abord chargé de fonder à Villard-de-Lans le lycée Cyprian Norwid qui devient la seule école polonaise libre en Europe occupée. Ses élèves sont trouvés dans les centres d’accueil et camps de travail où se trouvent nombre de réfugiés et de soldats démobilisés. Les enfants de l’émigration économique de l’entre-deux-guerres complètent les effectifs. Au fil des ans, ils deviennent majoritaires. Les filles y sont nombreuses et des internats sont ouverts dans un village voisin. Les cours sont en polonais, avec un français renforcé. La pédagogie est un mélange des méthodes polonaises et françaises. Son but est de continuer le combat contre l’occupant et de former les élites de la future Pologne. Lycée de résistance morale, intellectuelle et spirituelle, mais aussi lycée de résistance militaire. Il fait partie d’un « centre d’études » qui inclut l’université de Grenoble et les centres d’accueil de la région. Il sert de plaque tournante à ceux qui veulent rejoindre les réseaux de Résistance français ou polonais, ou partir en Grande-Bretagne via les Pyrénées.
Zaleski prend la tête du Groupement d’assistance aux Polonais en France qui remplace, en juin 1941, la Croix-Rouge polonaise dissoute sur demande de l’occupant. À ce poste, il soutient tout ce qui participe au renouveau de la Pologne dans le domaine de l’industrie, de l’artisanat, des sciences, de l’édition, de l’enseignement ou de l’art. La jeunesse lui parait le secteur le plus porteur. Sa longue implication d’avant-guerre comme représentant de la Pologne en France pour l’Éducation nationale et les cultes, les contacts qu’il a établis au plus haut niveau de l’État, lui permettent d’arrondir bien des angles.
Buchenwald
Tout cela coûte de l’argent, que le Gouvernement polonais en exil fournit. L’invasion de la zone non occupée en novembre 1942 augmente les risques. Zygmunt est arrêté lors d’un transfert de fonds quand son contact est intercepté et remplacé par un agent allemand. Les interrogatoires qui suivent sont accompagnés de tortures au cours desquels Zygmunt perd la vue d’un œil. Il ne livre personne. Il est envoyé au camp de Buchenwald. Affamé, frôlant tous les jours la mort, il ne perd jamais la foi en la cause pour laquelle il se bat. Malgré les effroyables conditions, il continue ses activités éducatives, donne clandestinement des cours de culture et de langue polonaise à ses codétenus. Début avril 1945, devant l’avancée des troupes américaines, les SS abandonnent le camp. Zygmunt peut retourner à Paris.
Ravensbrück
En 1941, Maria Zaleska travaille dans un hospice d’Otwock. Menacée d’être arrêtée, elle se cache à Studzianna et à Łęgonice, puis elle part à Varsovie où elle habite avec sa famille dans une villa de Mokotów. En juillet 1941, elle se lance dans la clandestinité. Le 23 avril 1944, elle est arrêtée par la Gestapo, est interrogée d’abord à la prison de Szucha, puis à celle de Pawiak. Elle n’avoue jamais son appartenance à l’Armée souterraine (Armia Krajowa). Grâce à un pot-de-vin versé à un haut gradé allemand, elle échappe au peloton d’exécution. Elle est envoyée au camp de Ravensbrück. Là, elle aide ses codétenues, les soigne, leur remonte le moral. Comme son mari, elle ne perd jamais espoir. En avril 1945, suite à une négociation avec la Croix-Rouge internationale et ses branches suédoise et danoise, quelque 7 500 prisonnières sont évacuées vers la Suède. Maria et de nombreuses Polonaises en font partie.
Convictions
En juin 1945, le gouvernement temporaire d’unité nationale en Pologne est formé. Il est dominé par une majorité de communistes. Les Zaleski sont rentrés en France. Malgré les mauvais traitements subis lors de son séjour en camp de concentration, Zygmunt reste très actif. Il s’intéresse toujours à l’éducation et cherche — en vain — à prolonger l’idéal du lycée polonais de Villard-de-Lans à La Courtine (Creuse), puis à Les Ageux (Oise).
Revenu à ses affaires culturelles et dès 1946, avec Franciszek Pułaski, il réactive la Société historique et littéraire polonaise (SHLP) qui a la curatelle de la Bibliothèque polonaise (BP) de Paris. Grâce aux efforts de Pulaski et Zaleski, la BP parvient à récupérer en 1947 une partie des collections spoliées par les Allemands, ce qui entraine rapidement un conflit avec le gouvernement de la Pologne populaire. Un procès s’ouvre entre la SHLP et l’Académie des sciences polonaises (Polska Akademia Nauk). Cette dernière, créée après la guerre par le gouvernement polonais, vient de récupérer les biens rassemblés avant-guerre par l’Académie polonaise des compétences (Polska Akademia Umiejętności). Elle réclame maintenant les droits sur les collections de la BP. Le premier procès a lieu en 1955 et se conclut par un verdict défavorable à la SHLP. La SHLP fait appel et l’affaire est réexaminée en 1959. Cette fois, la décision finale est emportée par un vote de l’Assemblée nationale française qui se prononce à une très grande majorité pour le maintien de la liberté et de l’indépendance de la BP face au gouvernement communiste de Pologne. Zaleski n’est pas pour rien dans cette décision. Il a usé de toute son influence pour que les collections de la BP, héritage de la Grande Émigration, restent en France. Ce combat lui fera refuser tout contact ultérieur avec le gouvernement communiste en Pologne.
Au début des années 1950, il cofonde l’Association polonaise des anciens déportés et prisonniers politiques en France. Il reste jusqu’à sa mort le président de cette association qui devient membre de la Fédération internationale des Anciens Déportés et Résistants. Grâce à son engagement, de nombreux Polonais, exilés politiques, bénéficient de réparations de l’Allemagne. Profondément marqué par son expérience du camp de Buchenwald, il est un ardent défenseur d’un projet commun d’avenir européen. Il est convaincu de la nécessité de l’unité et de la réconciliation et rejette fermement toute idée de vengeance ou d’humiliation de l’ennemi vaincu, comme en témoignent nombre de ses écrits et conférences données en France. Il promeut l’idée d’une communauté européenne, soulignant l’importance du rôle que devrait y jouer une Pologne libre.
Outre ses activités scientifiques, politiques et sociales, il ne cesse de promouvoir la langue et la culture polonaises. Il publie des centaines d’articles, de réflexions et d’essais consacrés à la culture polonaise, française et européenne. Il traduit des dizaines d’œuvres d’auteurs français et donne de nombreuses conférences et cours. Il écrit de nombreux poèmes lyriques.
Au fil de sa vie, Zygmunt Lubicz-Zaleski est secrétaire général de la Société historique et littéraire polonaise, vice-président de la Libre académie internationale de sciences et de littérature, membre correspondant de l’Académie des sciences morales et politiques. En 1957, le président René Coty lui remet la distinction de commandeur de la Légion d’honneur. En 1959, c’est le président Charles de Gaule qui lui remet les insignes de grand officier de la Légion d’honneur. Zaleski est aussi commandeur de l’ordre Polonia Restituta.
Fins de vie
Le 15 décembre 1967, Zygmunt Lubicz-Zaleski décède brusquement à Paris. Après la mort de son mari, Maria Zaleska publie un recueil de ses poèmes et des récits autobiographiques. Elle tient une importante correspondance avec sa famille en Pologne. Elle veille à distance à ce que sa maison à Varsovie reste la propriété des Zaleski. Elle est le centre de gravité de la fratrie. En 1980, elle va à Varsovie pour une grande réunion de famille. Cinq ans plus tard, voyant l’âge avancer et la maladie la gagner, elle décide de s’installer pour de bon en Pologne. Elle passe les deux dernières années de sa vie dans sa chère maison de Mokotów. Elle décède le 13 juillet 1987 à Varsovie.