Sopoćko Janusz
— Élève
1ere et 2e années de lycée (lettres) 1940-1942.
Janusz est né le 28 janvier 1925 à Leszno (voïv. Poznań,Pologne). Avant-guerre, Janusz suit une formation à l’école militaire des cadets de Lwów, puis de Rawicz. Il en sort aspirant.
Dès le début de l’invasion de la Pologne, son père, colonel officier de carrière, quitte la Pologne et passe en Roumanie où il est interné. Il rejoindra plus tard la Grande-Bretagne. Son frère sert comme cadet sur un bateau qui se trouve au Maroc. Il gagne la Grande-Bretagne, s’engage dans la marine et trouve la mort en 1943 sur le destroyer Orkan.
Janusz et sa mère se réfugient en Roumanie, puis en France : d’abord Paris où il est élève du premier lycée polonais Cyprian Norwid. La France et Paris sont envahies. Les Sopoćko gagnent le refuge polonais de Juan-les-Pins. Janusz y apprend par Janusz Zakrzewski (voir son parcours) que le lycée polonais a été refondé à Villard-de-Lans. Il le rejoint à l’automne 1940 et le quitte en juin 1942, baccalauréat en poche.
Janusz rejoint la POWN en 1941. Sous le nom de guerre de Jean, il est agent de renseignement puis de recrutement du secteur Dauphiné pour les départements Hautes-Alpes, Isère, Savoie et du secteur Littoral méditerranéen. Il agit en Isère notamment à Grenoble sous le commandement d’Antoni Kedzierski (voir son parcours). Janusz est affecté dans le secteur de la Côte d’Azur, puis dans celui des Pyrénées orientales.
En avril 1943, avec son ami Janusz Zakrzewski, ils reçoivent l’ordre du colonel Jaklicz de rejoindre l’Angleterre pour y intégrer l’armée polonaise. Ils sont arrêtés au Boulou, près de Perpignan (Pyrénées-Orientales). Ils sont incarcérés dans la citadelle de Perpignan. Après des interrogatoires particulièrement sévères, ils sont envoyés à Royallieu, au camp de transit, triage et affectation (frontstalag 122), situé à Compiègne.
Le 25 juin, ils sont acheminés vers un camp de concentration du II Reich. Le 27 juin, ils arrivent à Buchenwald. Ils sont enregistrés comme déporté relevant de l’opération Meerschaum (Écume de mer) dont l’objectif est de gérer plus rationnellement l’affectation des prisonniers à la production de guerre allemande. Ils reçoivent les numéros de matricule 14821 et 14822. Ils déclarent tous deux avoir des compétences de serrurier. Il est aussi est noté que Janusz parle le français et approximativement l’allemand, qu’il est étudiant en médecine, que sa mère habite à Vic-sur-Cère (Cantal). Janusz est affecté au Blok 59 puis 31. Il travaille dans un kommando à Weimar-Gustloff, à l’usinage de culasses de canon et à la fabrication de fusils. Il participe à des actions de Résistance. Il reçoit d’un Antoni Jarrycki, domicilié à Lyon, un secours financier pour ses petits achats au camp. Et il retrouve Zygmunt Lubicz-Zaleski, fondateur du lycée polonais de Villard-de-Lans, son professeur.
Début avril 1945, lors de l’évacuation de la plus grande partie des détenus de Buchenwald vers le camp de Flossenbürg puis vers celui de Dachau, son train est bombardé. Il faut continuer à pied : près de 260 kilomètres. Fin avril, devant l’avancée des troupes américaines, les SS abandonnent le camp de Dachau. En mai, Janusz est à Paris. Lors de son examen médical, il est noté que sa dernière résidence est à Vic-sur-Cère, qu’il a perdu 18 kilos, porte une cicatrice de plaie par éclats de bombe à la jambe gauche et qu’il est à surveiller sur le plan pulmonaire.
En 1950, en instance de naturalisation comme Français, Janusz est étudiant en médecine à Paris. Il obtient son diplôme en 1957 et pratique en banlieue parisienne.
Honneurs France
- Citation à l’ordre du régiment.
- Croix de Guerre 39-45 (étoile de bronze).
- Médaille de Déporté résistant.
- Médaille de la Reconnaissance française (étoile d’argent).
Pologne
- Croix du Mérite (glaives).