Koclejda Edmund
— Élève
2e et 3e années de gymnase 1943-1945.
Edmond est né le 22 juin 1930 à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire). Son père a émigré quelques années auparavant. Il n’aime pas la mine, s’installe comme tailleur, emploie neuf personnes quand Edmond naît. Guerre, armistice, père et mère s’engagent dans le réseau Monica de la résistance polonaise. Ils sont passeurs, agents de liaison. Edmond intègre le lycée en 1942 et la chorale Berger en 1944, une fois que sa voix a mué. Il fait partie des élèves qui ne supportent pas l’ambiance d’après-guerre : il refuse de suivre le lycée à Paris, retrouve plusieurs condisciples à La Courtine, passe son bac au Lycée polonais des Ageux que vient de fonder Zygmunt Zaleski. Débutent quelques années de galère : pépins physiques, bac « polonais » non reconnu parce que Edmond est de nationalité française… Avec un camarade de classe, ils montent une affaire d’injection d’articles en matière plastique. Le succès est mitigé, mais Edmond a appris sur le tas un métier, se forme et fait carrière dans la plasturgie. Edmond continue de chanter et dirige des chorales. Il est pendant longtemps secrétaire de l’association des anciens élèves. Il décède en 2010.Ce texte fait partie du recueil Nasza Szkola, intégré dans notre livre Notre école
C’est pour vous permettre d’apprécier ce texte de Maria Konopnicka que je l’ai traduit. Malheureusement je ne suis pas poète et encore le serais-je, l’aphorisme italien « Traduttore, traditore », merveille de concision et de véracité, me ramènerait à la raison ! En revanche, la musique de Berger est magnifique et colle vraiment au texte. Peut-être sa meilleure composition. Nous aimions beaucoup la chanter et en plus j’avais entre 14 et 16 ans, alors…
Quand le roi s’en est allé en guerre / C’était au son des trompes guerrières / C’était au son des trompes d’or / Avec enthousiasme pour la victoire
Quand Stan partit au combat / Ce fut le bruissement des ruisseaux / Et celui des épis dans les champs / Qui apaisèrent sa nostalgie et sa détresse
À la guerre sifflent les balles / Les paysans tombent comme des bottes de paille / Et les rois combattent plus vaillamment / Et les paysans meurent plus abondamment
Les aigles sur les étendards frémissent / Une croix grince quelque part dans un hameau / Stan fut mortellement blessé / Le roi rentra au château en bonne santé
Quand il franchit le grand portail / Une aurore dorée vint à sa rencontre / Et toutes les cloches se mirent à sonner / De tous les horizons ensoleillés du monde
Quand on creusa la fosse du paysan / Des arbres frémirent au loin / Et c’est pour lui qu’à travers une chênaie / Tintèrent les clochettes des lys