Lycée
Polonais

L'école qui n'était pas comme les autres

C'est dans l'incertitude et le désarroi, après des catastrophes sans pareilles, que le Lycée Polonais s'installe à Villard-de-Lans. Effondrement de la Pologne en septembre 1939, défaite française en 1940, évacuation de Paris, exode massif de la population...

En route pour la messe des Polonais

En France, l'armistice du 22 juin 1940 semble entériner l'irréparable et exclure la lutte armée sur les champs de bataille. La Pologne ? Elle est dépecée, entièrement occupée. Exécutions et déportations s'y multiplient à une cadence effarante, alors que se construisent les fours crématoires des camps de concentration.
Sur les routes, des flots de réfugiés polonais : jeunes surtout, anciens soldats, mais aussi des familles entières…

À Villard-de-Lans, entre le 9 et le 15 octobre 1940, le Lycée Polonais apparaît.
Il est accueilli par ses habitants avec bienveillance et compréhension. Accueilli, nullement imposé, un point essentiel.

Le Lycée, dont les effectifs grandissent de jour en jour pour ne pas dire d'heure en heure, se veut être un refuge pour des jeunes sans avenir immédiat. Un peu comme leur propre maison : un lieu où ils peuvent se sentir en sécurité. Il se veut aussi une école où l'on peut faire des études dans de bonnes conditions et préparer la "Matura". Ce diplôme sera reconnu par le gouvernement français comme équivalant au Baccalauréat.

Mais le Lycée fait davantage. Dans la limite de ses possibilités humaines, il est une réponse aux évènements historiques qui se déroulent alors, tant sur le plan militaire que culturel.

En Pologne, la terreur hitlérienne sévit. Elle prévoit la destruction totale de la nation polonaise, de sa culture, de son entité en tant que peuple libre et civilisé.
On brûle les bibliothèques et les musées, on démolit les œuvres d'art et de science. Les intellectuels, les cadres administratifs et religieux sont poursuivis. Écrivains, maires, prêtres…. Nul n'est épargné.
Toutes les universités sont fermées. Les professeurs des universités de Cracovie et de Lwow sont déportés dans des camps d'extermination. L'enseignement secondaire est interdit. Les cours clandestins sont déclarés illégaux, leurs auteurs découverts passés immédiatement par les armes. Les écoles primaires ne sont pas mieux traitées. Dans toute la Pologne, plus une seule école libre !
La Pologne, décapitée de ses élites, saignée à blanc dans sa population, doit être ramenée au rang de peuple servile.

Le Lycée répond alors, dans la mesure de ses possibilités et moyens.
Ses habitants sont tendus à l'extrême dans un acte de foi et d'espérance. Ils ne s'abandonnent jamais au désespoir, considéré comme lâcheté.
Lycée de résistance morale, intellectuelle et spirituelle, patriotique et hautement humaniste.
Lycée de résistance militaire. Être prêt à reprendre les armes dès que les circonstances le permettront. Ou même avant pour les impatients qui risquent le départ clandestin vers l'Espagne et rejoignent les rangs de l'armée polonaise en Grande-Bretagne.
En aucun cas ne se sentir démobilisé.
Directeurs, professeurs, personnel administratif, employés de cuisine ou de ferme, élèves… Tous, dans leur conscience, sont des combattants par vocation et libre choix.
D'où cette discipline qui frappe ceux qui regardent du dehors.
D'où le souci qu'a la direction d'assurer aux élèves une bonne forme physique et sportive.

Quand le Vercors entre en résistance, ils sont nombreux, élèves ou professeurs, à se dresser aux côtés des Français, à Vassieux et ailleurs. D'autres participent au débarquement des Alliés en Normandie et dans les combats qui suivent, jusqu'en Hollande.
Quand ce n'est pas sur les champs de bataille, c'est en prison ou dans les camps de concentration qu'on les retrouve. Comme à Buchenwald pour Lubicz-Zaleski, le premier directeur, ou à Mauthausen pour Godlewski, son successeur. Tous deux reviendront vivants, mais physiquement brisés.

C'est tout cela qui donne au Lycée son armature interne, son caractère historique d'école "pas comme les autres".
Le "seul établissement polonais d'enseignement libre en Europe occupée", comme le proclame la plaque commémorative vissée sur les murs de l'Hôtel du Parc.

Cette école qui n'était pas comme les autres

Aspirations

Une réalité ontologique

Ontologie

Retour en haut de page agence communication Bienvenue sur Mars grenoble lyon annecy chambery valence meylan