Lycée
Polonais

L'infrastructure

En 1940, la Croix-Rouge Polonaise (CRP) installée en zone libre se voit chargée par le gouvernement polonais en exil d'aider les Polonais à rester en France. Elle se trouve donc confrontée au problème de la scolarisation des jeunes Polonais et participe aux discussions qui décident de la création du Lycée à Villard.

L'infrastructure

La CRP embauche alors le personnel. Elle prend en charge la location des bâtiments et les met à disposition du Service de Contrôle Social des Étrangers (SCSE). En plein centre du village, à deux pas de la mairie, l'Hôtel du Parc et du Château devient officiellement le centre n° 56 bis du SCSE. Il est assimilé à un centre d'hébergement pour réfugiés polonais et, bientôt, à un établissement d'enseignements secondaire.

L'Hôtel est composée de deux bâtisses dont la plus ancienne – le Château – a été construite autour de 1760. Antoine Esbrard de la Vallonne, un noble ayant convolé en juste noce avec Françoise Lambert, fille d'un notaire de Villard, en est le propriétaire. À la belle saison, ils reçoivent leurs amis dans cette belle et massive maison de maître agrémentée d'un parc de deux hectares. Au XIXe siècle, leur demeure devient la propriété du notaire Jullien, qui sera aussi maire de Villard. Puis celle de la famille Bertrand, qui lui donnera le nom de Château. Au XXe siècle, la famille Beaudoing l'acquiert, fait construire la nouvelle aile, transforme le tout en hôtel. En 1940, c'est la famille Guichard qui est propriétaire de ce qui est devenu l'Hôtel du Parc et du Château.

Très rapidement, les locaux se révèlent insuffisants. Villard-de-Lans est déjà, à l'époque, une station climatique et de sports d'hiver. Les nombreux hôtels et pensions sont, depuis le début de la guerre, bien vides. Ils sont autant de bâtiments disponibles pour d'autres activités.
C'est ainsi que plusieurs d'entre eux deviennent des dortoirs et salles de classes. Les hôtels d'abord : de la Poste, des Loisirs (actuellement Hôtel du Centre), Fleur des Alpes, Beau Site. Les maisons d'enfants ensuite : Le Rocher ou Stella Matutina qui accueille les enfants les plus jeunes.
À partir de 1942, des classes composées uniquement de jeunes filles sont créées à Lans-en-Vercors dans les hôtels Vodiska, du Col de l'Arc, des Tilleuls et de la Roseraie. Une partie de l'internat des jeunes filles s'y déplace.

Côté études, le Lycée est sous la tutelle du secrétariat d'État à l'Éducation nationale. Pratiquement, c'est l'académie de Grenoble qui en a la charge. Bernard Hamel, lecteur de français à Cracovie jusqu'en 1939, est chargé par le recteur de l'université de superviser l'enseignement donné au Lycée.

L'administration du Lycée dépend juridiquement à la fois des autorités françaises et polonaises. Elle assure la gestion des locaux, du budget, du personnel, des conditions d'hébergement, de la nourriture, des cours et des internats.

En septembre 1941, le gouvernement français redoute que la Croix-rouge polonaise en France ne tombe sous la coupe de celle de Varsovie, contrôlée en fait par les Allemands. Il crée donc de toute pièce le Groupement d'Assistance aux Polonais en France (GAPF), dont le président est Zygmunt Lubicz-Zaleski. La tutelle du Lycée est transférée de la CRP vers le GAPF.

Le gouvernement polonais est maintenant en exil à Londres. Il considère le Lycée de Villard-de-Lans comme un établissement scolaire d'État. CRP ou GAPF, il finance le Lycée avec des fonds le plus souvent acheminés via la Suisse.
Les Polonais du GAPF tiennent à cette forme d'indépendance financière. Pour certains centres comme Villard, et « dans le but d'éviter une ingérence extérieure dans le domaine de l'éducation de la jeunesse », ils refusent toute allocation de la part des autorités françaises.
Ce choix s'avère irréaliste après l'occupation de la zone libre par les armées allemandes et italiennes en novembre 1942. Les contacts avec Londres et la Suisse sont devenus difficiles. Le GAPF se rend aussi compte que dépendre des autorités françaises peut lui servir de parapluie contre les actions éventuelles de l'occupant. Vichy prend donc le Lycée sous sa tutelle et dès lors il dépend du SCSE.

Villard dans les années 40

Villard-de-Lans dans les années 40

La place de Villard et sa fontaine

Place de la nation et sa fontaine

L'Hôtel du Parc et du Château

Hôtel du Parc et du Château

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